Si on compare le
coût d’une inspection en fonction de l’investissement que représente l’achat
d’une maison, on se rend compte que ce n’est pas grand-chose. Mais trop
souvent, on oublie cette étape.
« On fait faire l’inspection
d’une voiture d’occasion par un mécanicien avant de signer… pourquoi ne s’en
donnerait-on pas la peine avant l’une des dépenses les plus importantes de
notre vie? », se demande Jean-Claude Fillion, architecte spécialisé en
inspection préachat.
« Il s’agit
après tout de savoir ce qu’il en est réellement avant d’acheter », résume-t-il.
Si l’argument
d’avoir toutes les cartes en main pour prendre une décision éclairée ne suffit
pas, voici cinq autres bonnes raisons de faire l’inspection d’un immeuble avant
de conclure une transaction.
1. Relever tout vice apparent
dans la propriété
L’inspection en
bâtiment consiste à faire un examen visuel attentif d’un bâtiment principal
pour établir l’état physique de ses systèmes et de leurs composantes, tel que
constaté à la date de l’inspection, et à en produire un rapport, décrivent les
Normes de pratique professionnelle pour l’inspection de bâtiments résidentiels.
L’inspecteur a
donc la responsabilité de relever tout vice apparent, signe ou source de
problèmes potentiels afin que l’acheteur puisse être orienté vers les
expertises à demander au besoin. Et il sait quoi regarder. Encore mieux, un
inspecteur certifié ou membre d’un ordre professionnel, comme l’Ordre des
architectes du Québec, est tenu de le faire, et de bien le faire. Alors qu’il
est difficile, à moins d’être un spécialiste, de distinguer la différence entre
une fissure banale et une fissure inquiétante…
Une maison a son
vécu, et on en trouvera indéniablement des traces. N’est-il pas utile de les
connaître — ainsi que d’avoir un diagnostic de leur gravité — avant que tout
problème surgisse?
2. Profiter d’un avis
professionnel neutre
L’achat d’une
maison revêt une dimension émotive évidente, qu’il n’est pas toujours facile de
mettre de côté pour faire un choix raisonné.
« L’inspecteur n’a aucun
intérêt de part et d’autre, dit Jean-Claude Fillion. On a un regard tout à fait
détaché envers la propriété: on est dans la bonne position pour mener une
évaluation objective. »
3. Négocier ou se retirer, le
cas échéant
Une offre
d’achat conditionnelle à une inspection est une clause raisonnable en général
toujours acceptée par les vendeurs.
Le rapport
d’évaluation visuelle de la propriété devient alors un argument valide pour se
distancer de toute transaction qui ne nous convient pas, par exemple une maison
ayant un problème de pyrite, ou de négocier conséquemment advienne qu’on
souhaite maintenir l’offre, mais à rabais.
« C’est
intéressant de savoir que des rénovations risquent de coûter le double du prix
envisagé à cause de la présence d’amiante, donne en exemple l’inspecteur
spécialisé en préachat. Peut-être voudra-t-on alors payer moins cher en
connaissant cette réalité. »
4. S’équiper convenablement en
cas de recours pour vice caché
Les vices cachés
sont par définition des vices qui n’auraient pas pu être relevés par une
inspection visuelle d’un professionnel qualifié. Simple a priori, mais plus
compliqué en réalité.
« C’est en fait
une notion très nuancée, dit Jean-Claude Fillion. C’est le juge qui tranchera
la question à savoir s’il y avait des signes avant-coureurs de ce vice et si
les vendeurs étaient conscients du problème. »
Selon Me
Lorraine Talbot, auteure du livre La responsabilité de l’inspecteur préachat,
détenir un rapport d’inspection « augmente les chances de remporter un recours
en justice contre le vendeur ». Alors que le contraire pourrait faire en sorte
que « le juge ne retienne pas la responsabilité de la partie adverse et nous
blâme de ne pas avoir fait inspecter la demeure ».
5. Se munir d’un outil pour
l’entretien de notre maison
Enfin, le
rapport d’inspection ne permet pas seulement d’éviter les transactions
désavantageuses ni d’arriver bien armé en cour, selon Jean-Claude Fillion:
« Je remarque que beaucoup de
mes clients s’en servent comme outil d’entretien de leur maison. Ils ont un
portrait complet de la situation, de sorte qu’ils connaissent les éléments à
surveiller. »
Édité le 22
décembre 2016 par Banque Nationale